mardi 4 février 2014

L’Union Africaine contre la cession des terres aux étrangers

Par Marie-Noëlle Guichi

En marge du sommet de l’Union Africaine qui s’est tenu à Addis Abéba en Éthiopie la semaine dernière, Dr Nkosazana Dlamini Zuma, Présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), s’est adressée aux médias sur le thème dudit Sommet: «Agriculture et sécurité alimentaire » et sur l’Agenda 2063 de l’Afrique.

En présence de Mme Tumusiime Rhoda Peace, la Commissaire de l’UA en charge de l'Économie rurale et de l'Agriculture, Dr Nkosazana a martelé : « les Africains ne devraient pas être contraints de vendre leurs terres à d'autres personnes ; la terre doit appartenir au peuple, l'Afrique aux Africains ». Pour elle, les Africains doivent veiller à faire de l'agriculture une composante majeure de l'Agenda 2063, la nouvelle vision pour le développement de l’Afrique dans les 50 prochaines années.  

Les journalistes apprendront ainsi que l'absence de politiques foncières fortes a amené certains pays africains à vendre ou à accorder leurs belles terres arables à des investisseurs étrangers. La Présidente de la Commission de l'Union africaine souligne que l’Afrique devrait donner au peuple le pouvoir de décider en ce qui concerne les questions foncières.

De gauche à droite: Mme Tumusiime, Dr Nkosazana et Habiba Mejri-Cheikh, Dircom UA
En outre, explique-t-elle, ceux qui travaillent la terre doivent avoir accès à la technologie et aux capitaux, de manière à leur permettre de produire et de transformer les aliments, d'être plus compétitifs sur les marchés internationaux, et de créer des emplois. Par conséquent, les revenus générés resteront dans les pays, et l'activité créera de la valeur ajoutée pour les personnes qui travaillent ​​ces terres;, affirme-t-elle. 

Dans le cadre de l’Agenda 2063, sa vision consistant à « bâtir une Afrique centrée sur les personnes et dirigée par ses citoyens », l'Union africaine a engagé des consultations très fournies avec les Africains, y compris la jeunesse, la société civile, la diaspora, les médias, ainsi qu’avec les membres du Conseil exécutif en recourant à divers outils, notamment son site Web (www.au.int).

Les consultations se poursuivront jusqu'à la tenue du Sommet des chefs d'État en juin 2014 ; sommet au cours duquel l'Agenda 2063 sera adopté. Mais avant, les chefs d’États et de gouvernement de l’Union Africaine y auront apporté leurs contributions lors de leur Conférence qui précède ledit Sommet.

Et une fois adopté, l’Agenda 2063 sera intégré dans les plans nationaux et permettra à l'Afrique de disposer de ses propres objectifs de développement.

La Présidente de la Commission de l'Union africaine a également abordé des questions telles que le Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture en Afrique, PDDAA et la recherche d'autres sources de financement.

Elle a ainsi encouragé l’ensemble des États membres à mettre en œuvre le PDDAA et à tirer des enseignements des processus de mise en œuvre réussis de certains pays. Enfin, elle a indiqué que l'Union africaine a pris des mesures pour créer une fondation afin de lever des fonds auprès des particuliers et du secteur privé, entre autres. 

Source : Direction de l’information et de la communication (Dircom) UA